Bénin: Le peuple crie son indignation

Les syndicats béninois ont obtenu une « petite avancée » après une première rencontre avec le président Patrice Talon, dans un contexte de grèves qui paralysent l’administration publique béninoise depuis plusieurs semaines. 

Le président béninois Patrice Talon, ainsi que des membres du gouvernement, ont rencontré mardi soir les représentants syndicaux pour trouver une solution aux mouvements de grève.

Durant cette rencontre « cruciale », « nous avons abordé la question des libertés et exprimé notre malaise (…) Le chef de l’Etat n’est pas resté fermé », a déclaré Anselme Amoussou, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes.

« Il y a eu une petite avancée », a-t-il jugé en ajoutant toutefois : « nous ne suspendons pas le mouvement de débrayage en cours ».

Depuis plusieurs semaines, les secteurs de l’éducation, de la santé et de la justice sont fortement perturbés par des grèves lancées par les syndicats qui réclament notamment une amélioration de leurs conditions de travail et s’opposent à la volonté du Parlement de leur retirer le droit de grève.

Ils sont également préoccupés par les menaces qui pèsent, selon eux, sur les responsables syndicaux notamment la radiation d’un capitaine des eaux et forêts pour faute professionnelle et l’emprisonnement d’un autre leader syndical dans une affaire de corruption et de pots-de-vin.

« Aujourd’hui, nous n’avons pas les moyens de prendre des engagements pour 700 milliards sur dix ans. Il ne serait pas responsable de prendre des engagements illusoires », a affirmé un communiqué publié par la direction de la communication de la présidence mardi tard dans la soirée.

Le gouvernement a toutefois mis en place une Commission pour étudier les demandes des syndicats, qui doit rendre un rapport le 15 février.

Patrice Talon, un ancien homme d’affaires qui a fait fortune dans le coton, a été élu en avril 2016, dans un pays reconnu pour être un exemple de stabilité démocratique dans la région.

Mais son orientation libérale suscite de vives inquiétudes et une grogne sociale croissante, notamment dans le secteur public, frappé par plusieurs mouvements de grève.

Ce matin du 8 Février 2018, la ville de Porto-Novo est une fois de plus envahie par des manifestants de tout bord qui veulent faire connaître leur supplice. Les mots en langue locale exprimés par la foule mécontente « président mivêdo ha? Adjotô daho wê! » qui signifie « Croyez-vous que c’est un président? C’est un grand voleur! » traduisent leur indignation vis-à-vis de la gestion du pouvoir.

TV5; article repris et modifié par Armand-Nicaise ABO

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